Aujourd'hui, samedi, nous avons choisi de rester dans les parages afin d'éviter l'afflux des visiteurs des coins plus prisés. Le lac de Flaine sera notre objectif. Nous aurions dû y venir lors de notre sortie au lac du Vernant. La météo en avait décidé autrement !

Le lac de Flaine se trouve, comme son nom l'indique, près de la station de Flaine ; station futuriste d'après les uns, bien laide d'après les autres, dont je fais parti. Quelle idée saugrenue que d'avoir voulu construire cette station de ski dans un endroit reculé. Et dire que nous avons failli venir séjourner ici. On y retrouve la même atmosphère que les appartements dortoirs des bords de mer en hiver !

L'unique route qui conduit à Flaine passe par des petits villages de montagne, comme la station des Carroz dont la montgolfière se montre régulièrement. C'est aussi sur cette route que se trouve l'accès au lac de Vernant avant d'attaquer la descente vers Flaine.

Étrange sensation que ces grands parkings déserts ; se garer ne représente aucune difficulté et vous avez le choix de l'emplacement, mais choisissez le bon parking, c'est à dire celui qui est tout en bas à droite. Le sentier pour aller au lac s'y trouve, sur la droite. Après quelques mètres nous retrouvons la nature. Entre les arbres nous apercevons au loin le lac enclavé entre les murailles.

C'est une pente assez raide qui nous conduit dans la plaine du lac. Sur la droite, à flanc de falaise on aperçoit une percée où par temps moins caniculaire doit couler une cascade. Parvenus au bas, les cloches entendues ne laissent aucun doute sur l'activité principale du lieu. Les bovins sont là, au calme, déambulant de long en large au gré des plantes. L'herbe est d'ailleurs drue et bien verte.

Au fur et à mesure que nous nous rapprochons du lac, les contours marron se font plus précis. Sur place, nous contemplons une terre craquelée digne des images TV sur les sécheresses africaines. Des nuages dans le ciel assombrissent les couleurs ; les corneilles poussent leurs cris lugubres ; il n'en faut pas plus aux filles pour renommer la forêt proche en "forêt aux sorcières".

Vainement nous ferons le tour du lac pour trouver un coin agréable. La sécheresse a rendu le lac inhospitalier et nous rebroussons chemin pour retrouver la souplesse de l'herbe verte. Le soleil revenant par instant illumine le lac et donne un aspect nettement plus accueillant.

Après cette balade rapide, il reste du temps avant la fin de la journée. Nous faisons un petit tour dans Flaine, ville morte où une majorité de commerces est fermée. Quelques enfants s'amusent sur les routes désertes. Au loin, un télécabine attend des hypothétiques visiteurs.

Chassons vite cette image négative pour s'aventurer vers les chalets de l'Airon. Pas de lac sur la carte IGN, et pourtant il y en a bien un. Nous garons le véhicule au même endroit que lors de la visite du lac de Vernant. La balade est très facile puisqu'il s'agit d'un balcon. Le dénivelé est quasiment nul. Le sentier emprunte des sous bois fort agréables. Nous débouchons ensuite sur un alpage, parmi un troupeau de chèvres. Plus loin, le lac, encerclé par une peu esthétique rangé de grillage, attend les pêcheurs.

Ce lac artificiel est en fait une retenue d'eau pour les canons à neige. Sa création est récente et cela explique son absence sur les cartes. Je prends rapidement de l'altitude pour faire quelques clichés, car le temps n'est pas certain. Le vent se met encore de la partie n'encourageant pas à un grand repos sur les berges du lac. Par temps plus clément, nous aurions pu nous attabler aux chalets transformés pour l'occasion en bar. On peut aussi faire ses achats en fromage frais.

Nous reprenons le chemin du retour. Les enfants regarderont avec amusement les chèvres s'ébattre dans la nature, comme la blanquette de Monsieur Seguin, sauf que celles-ci n'ont pas à redouter une rencontre avec le loup.