Carte IGN : 3242 OT | Dénivelé : environ 80 m | Durée : 4h00 | Difficulté : Aucune

Il est venu le temps de la nostalgie. Poussez par les enfants à partir en promenade, puis en balade et enfin en randonnée, nous voici désormais plus que deux à déambuler sur les sentiers de Provence. Les filles vaquent à leur occupation et leurs priorités sont celles de leur âge.

Nous retournons ce jour auprès de l'Aiguebrun, le seul cours d'eau du Luberon. Ce fut un des premiers lieux découverts avec les enfants et à chaque pas des souvenirs rejailliront. Ici, la voiture était garée ; là le petit coin où nous avions pique niqué. Plus loin, c'est le virage où les deux filles s'étaient disputées... Ici, près du restaurant des Seguins, le gâteau au chocolat jeté par Yoann. Faut il en être triste ? Je ne sais mais c'est vrai qu'elles manquent.

Ainsi, nos pas de 2008 vont chevaucher ceux de 1996. En plus de la nostalgie de notre jeunesse, il s'ajoute le changement climatique qui se fait ressentir sur la rivière dont un filet d'eau résiste. Les alentours s'assèchent, les arbres cèdent. Mais la vie persiste et reste la plus forte se manifestant par les fleurs printanières qui apportent de la gaîté dans cette morosité.

Un état neurasthénique engendré aussi par la mauvaise nouvelle reçue dans la semaine et qui depuis m'accompagne. Ce récit lui est dédié et les falaises que nous avons rencontrées sont beaucoup moins hautes que celles qui se présentent devant elle. A Corinne !

Le départ de la balade se fait depuis le village de Buoux. Le village est situé entre le Luberon Nord et le Luberon Sud, sur le plateau des Clarapèdes. Pour y parvenir, soit vous arriverez par Apt, soit par Lauris ou bien encore par Bonnieux et sa fameuse forêt des cèdres.

A Buoux, nous stationnons sur un parking en contrebas de la D113. Nous traversons le village et prenons la direction du fort de Buoux, vers le sud. Le trajet est bien indiqué et balisé. Contrairement à cette balade http://www.baladeenfamille.fr/villes/buoux/buoux.html le chemin va nous conduire cette fois au dessus des falaises. Nous prenons la direction des Ramades. Nous quittons la route pour cheminer sur les sentiers de terre. La culture des chênes, plantés en rang tel un verger de fruits peut sembler bizarre mais lorsque l'on sait que les truffes se trouvent au pied des chênes, on comprend mieux. On comprend mieux aussi pourquoi ce paysage champêtre est devenu maintenant un paysage clôturé.

Puis après quelques méandres nous parvenons à un carrefour. Il faut prendre plein sud, en direction de Sivergues. Ce chemin mène au dessus des falaises là où l'on domine la ferme des Seguins et la vallée de l'Aiguebrun. Si vous avez des enfants, attention à bien les surveiller car il n'y a pas de protection et c'est le vide qui se présente sous vos pieds.

Puis le chemin nous fait descendre en lacet pour rejoindre un itinéraire emprunté bien souvent et l'Aiguebrun. Celui-ci s'écoule tranquillement, mais surtout faiblement. Un pont nous fait passer puis nous rejoignons le sentier qui conduit à Sivergues. Nous tournons à gauche et quelques mètres après, nous parvenons au poteau "ravin de l'enfer". Nous tournons à gauche pour rejoindre la rivière sa rive gauche. Attention à ne pas rater le sentier. Après 15 à 20 minutes de marche, le sentier va s'élever un peu et sur votre gauche se trouve le chemin qui descend vers le lit de la rivière. Si vous continuez, vous aurez un virage à droite qui continue à s'élever pour aller vers Sivergues.

Nous restons donc le long de l'Aiguebrun. L'eau s'écoule de temps en temps en mini cascade, en nappe d'eau propice aux baignades puis plus rien. L'eau sort de sous terre laissant l'amont du lit de la rivière à sec et livré aux buissons. Malgré tout, les près sont verts et les narcisses éclosent de part et d'autre, symboles d'une vie qui chaque année reprend le dessus. Nous franchissons le lit sec, là où en 1996, nous cherchions un passage pour traverser ! Le chemin s'élève maintenant. Il va nous faire remonter sur le plateau des Clarapèdes. Il passe près de Salem, très belle demeure, elle aussi bien balisée par les fils électrifiés, probablement pour éviter à la faune locale (sangliers ?!? ) de venir labourer les rangées de lavande bien ordonnées. En se retournant, une belle vue sur la vallée de l'Aiguebrun.

Puis, le plat se fait ! Nous parcourons alors un chemin ancestral qui reliait les deux versants du Luberon. Il longe la limite du Parc du Luberon entre des petits murets de pierre. La nature est encore sous son habit marron de l'hiver. Le printemps n'a pas encore percé, restant à l'abri de la bise froide arrivant plein nord, bien marqué par un Ventoux encore enneigé en cette période. Heureusement, aujourd'hui, la bise est restée chez elle, supplée par une légère brise qui tombe à point pour éviter le coup de chaleur.

Nous retrouvons la route goudronnée, une route vicinale qui va nous reconduire vers le point de départ. Une remontée nostalgique et je revois encore les enfants avec leurs grands-parents sous le soleil, rafraîchis par cette même brise légère.

Le trajet sur le bitume s'étend sur environ 2 km. Puis, nous trouvons un panneau indiquant "le chemin rural". Celui-ci nous fait découvrir un petit cirque dans la vallée de la Loube. Puis, toujours à travers les Truffières, nous retrouvons le chemin du matin à hauteur des Ramades. Il suffit de se laisser guider pour retrouver le village et le parking.