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Carte IGN : 3142 OT | Dénivelé : 400 m | Durée : 3h00 | Difficulté : Facile mais un passage délicat
L'accès se fait depuis Lumières sur la N100. Il faut emprunter la D60 puis la D4 en direction de Murs. Vous garez votre véhicule à l'entrée du village sur les emplacements à proximité de l'école et de la mairie. Cette belle randonnée va vous permettre de découvrir le haut vallon de la Véroncle et son patrimoine industriel. Ce joli bassin de la plaine abritée de Murs alimentait en eau un ensemble de moulins hydrauliques utilisés, pour certains, par les meuniers jusqu'à la fin du XIX° siècle. Du moulin des Étangs jusqu'à celui de Jean de Mare, la force de gravitation de l'eau était mise au service de l'économie locale par l'aménagement de petites barrage, de prises d'eau et, de canaux d'amenée, de retenues et de conduites forcées. Un itinéraire en corniche permet de varier les plaisirs et de mesurer la beauté des gorges et de ses méandres se poursuivant plus bas. De plus, des panneaux explicatifs vous permettront de découvrir l'activité de ces biens étranges moulins construits au fond de ces gorges. Vous quittez la D4 et vous descendez la ruelle (WC public) à gauche de la mairie, balisé en jaune (sur le panneau routier). Il faut suivre une petite route sur 900 m. Vous passerez sous un chêne remarquable qui ne doit pas être loin d'être centenaire. Vous continuez sur cette route jusqu'à une bifurcation (borne incendie). Demeurez sur sur la piste de gauche, ornée de trois beaux platanes, jusqu'à la fourche suivante. Toujours en suivant le balisage jaune, vous descendez à droite sur un chemin carrossable. Plus loin, une patte d'oie (panneau gîtes de France) se présente. Vous prenez sur la droite, le sentier balisé en jaune, jusqu'au petit pont du moulin des Étangs (propriété privée). Ce jour là, nous avons eu droit à un petit filet d'eau qui s'écoulait dans le lite de la Véroncle. Ce petit filet disparaît plus loin. Vous continuez votre chemin par la gauche, dans le vallon. Vous franchissez le lit à sec de la rivière et vous parvenez aux ruines du moulin de Dévissé. Le chemin continue sous les chênes, encore dénudé en ce début mai. En continuant sur la rive droite vous arrivez aux ruines du moulin de la Charlesse. Vous restez sur l'itinéraire balisé et vous montez une sente sur la droite. Peu après, un cairn indique un premier lacet à faire à droite. 500 mètres plus loin, la montée devient plus sévère et atteint une petite intersection sur un replat noirci, occupé par une ancienne charbonnière. Restez sur la gauche pour arriver sur les hauteurs boisées ou vous longerez un beau mur de pierre. Puis, le sentier vous fait descendre dans un vallon jusqu'à l'intersection de Vézaule (poteau). Vous vous engagez sur le sentier de découverte de gauche qui part en en corniche pendant 1 km et vous ramène vers les gorges de la Véroncle que vous avez délaissé pour quelques temps. Plus loin, vous apercevrez la profondeur des gorges et les méandres creusés il y a fort fort longtemps. Il faut maintenant descendre deux lacets qui vous font passer devant une ruine appuyée à une aiguille rocheuse. C'est à ce niveau que se situe la difficulté de la balade. Il faut désescalader mais les câbles et les chaînes apportent une aide précieuse. Plus bas, vous arrivez à l'intersection du poteau Moulin jean de Mare. Vous descendez encore quelques mètres sur votre droite pour trouver le plus grand moulin de la Véroncle. Le moulin Jean de Marre est un moulin ferme. Il est le plus important de tous, diffère des autres par sa taille et ses fonctions : agrandi à plusieurs reprises, il est aussi le siège d'une exploitation agricole. Intérieurement on trouve 4 niveaux. En haut était le logement, en dessous était le grenier ou chambre à grains, bien situé pour alimenter la meunerie, tout en bas, la salle noyée, abritait la turbine. D'autres pièces comme le cochonnier indique qu'il s'agissait aussi d'une ferme. Pour le retour, vous repartez vers la gauche (direction Murs) sur une petite centaine de mètre, vers le fond du vallon. Vous parvenez sur des dalles rocheuses. Observez bien car le chemin n'est pas clairement indiqué. Il se trouve sur votre droite avec un balisage parfois poussiéreux et peu visible. C'est une balisée montant fortement, sur le versant opposé. Mais avant de gravir les 100 m de dénivelé, je vous conseille de faire un détour en empruntant sur votre gauche un chemin agréable sous les arbres de la gorge. Plus loin, le chemin s'élève en balcon vous faisant découvrir le paysage et enfin, vous arrivez face aux premières ruines, celles du moulin de Devissé. Vous pouvez maintenant revenir sur vos pas pour retrouver ce sentier qui grimpe et vous conduit à une large piste (poteau Lauzière). Cette montée bien que courte est sévère et avec la chaleur peut vous contraindre à quelques haltes. Une fois sur la piste, la suivre par la gauche. A partir de là, la balade ne présente plus grand intérêt. Vous passez devant le camping, puis au bout de 1 km par la route au centre VVF. Au croisement vous redescendez vers le village, avec une belle vue sur le village. Un paysage façonné par l'eau Dépôts marins : peu avant la fin de l'ère secondaire, il y a environ 90 millions d'années, une mer se retire progressivement et laisse des dépôts marins calcaires sur plusieurs centaines de mètres. Ces calcaires vont constituer l'ossature de la plupart des Montagnes de Provence : Ventoux, Luberon, Alpilles, Monts du Vaucluse, Sainte victoire. C'est dans cette plate forme carbonatée qu'un cours d'eau, le futur Véroncle, va creuser son lit. Soulèvement : Au début de l'ère tertiaire, il y a environ 50 millions d'années, la collision des plaques africaine et eurasienne va provoquer le plissement et la fracturation d'Est en Ouest des calcaires provençaux. Les monts de Vaucluse s'élèvent alors. Le futur Véroncle s'y encaisse en empruntant par endroit des fractures qui lui donneront ce tracé en méandres. Formation du canyon : les phénomènes d'érosion vont se prolonger pendant des millions d'années, au rythme chaotique des mouvements de l'écorce terrestre et des variations climatiques. Deux phénomènes se conjuguent : l'approfondissement et l'élargissement. Le premier est dû par une intense phase d'érosion par la rivière, il y a environ 6.5 millions d'années, qui a considérablement creusé le relief. Le second phénomène est dû au gel qui creuse les parois. Il a été plus particulièrement vif lors des périodes froides du Quaternaire, entre moins 2,4 millions d'années et moins de 10.000 ans. Un espace façonné par l'homme Aujourd'hui déserté, cet espace a été occupé par l'homme pendant des siècles. Le premier témoin en est la garrigue, forêt seigneuriale puis communale, où les habitants jouissaient du droit de pâturage, glandage et lignerage. Les coupes de bois, pour le chauffage ou le tannage du cuir, ont, avec le surpâturage, fortement accentué l'érosion naturelle. Aujourd'hui inexploité, l'espace est lentement reconquis par le chêne vert. L'habitat ici est très rare, mais le site est plus construit qu'il n'y parait. Il suffit pour le voir d'observer les murs en pierre sèche soutenant les terrasses, où l'on pratiquait des cultures d'appoint. A son apogée démographique au XIX° siècle, la campagne est partout exploitée pour nourrir les populations. Comment l'eau creuse une baume ? |