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Carte IGN : 3242 OT | Dénivelé : 160 m | Durée : 2h15 | Difficulté : aucune
C'est sur le plateau de Vaucluse, entre la plaine de Saint Saturnin d'Apt et le Mont Ventoux que se trouvent les aiguiers. Les aiguiers sont une réserve d'eau (en provençal, l'eau se dit Aigo, comme par exemple la ville d'Aigues-Mortes). Sur les terrains calcaire, pas de ruisseau et pas de source. Lors des pluies, l'eau s'infiltre dans les roches calcaires pour aller alimenter essentiellement Fontaine de Vaucluse. Grâce à l'ingéniosité des résidents, cette eau était récupérée. Ils ont creusé au bas de grandes dalles rocheuses des bassins qu'alimentent de petites rigoles tracées en amont, dans le calcaire. Inventivité, économie de moyens, Gayéoux et Travignon sont le résultat de ces travaux. Autre particularité des lieux : la Truffe. Le Vaucluse est le premier département producteur de France et Saint Saturnin d'Apt n'est pas en reste. On comprend mieux les panneaux que l'on peut découvrir de temps en temps, précisant que la cueillette des champignons est interdite. La truffe, ou rabasso en provençal est un champignon qui vit en symbiose sur les racines de certains arbres, essentiellement les chênes. Longtemps récoltée dans les collines aux pieds des arbres, elle est maintenant cultivée dans des vergers de chênes truffiers. La récole ne se fait plus avec un porc mais avec un chien à l'odorat exercé. Je vous propose de découvrir avec cette balade que nous avons faite le 22 avril 2007, les aiguiers ; nous avons été bien disciplinés et n'avons pas cherché de champignons, d'ailleurs la période ne s'y prêtait guère. Bien que les arbres soient nombreux, des portions du trajet sont à découvert, notamment la fin, à travers les champs de lavande. Il est donc préférable d'effectuer cette sortie en automne ou au printemps, qui permet de bénéficier des fleurs. La balade démarre du hameau de Savouillon. Pour y parvenir, il faut se rendre à Saint Saturnin d'Apt, village au nord de Rustrel et de son fameux Colorado provençal. A la sortie ouest du village, prendre la route qui mène vers Sault, puis direction Sarraud et enfin, à droite, le chemin goudronné qui conduit à Savouillon. Inutile de pénétrer dans le hameau, le parking est réservé. Garez-vous le long du chemin. Continuez vers l'est, sur cette route en suivant les balises du GR9. Après environ 200 m, le GR tourne à droite pour pénétrer dans un bois constitué de chêne. Nous marchons en entendant au loin un coucou qui ne cessera pas de chanter durant toute la balade. 1,2 Km plus loin, sur ce chemin qui file droit vers le sud, nous passons devant une stèle à la mémoire des résistants. Encore quelques mètres et nous parvenons à un grand carrefour ou se trouve, sur la droite, l'aiguier de Gayéoux. Le grand Aiguier de Gayéoux se distingue par sa borie en forme de dôme trapu, ainsi que par son immense impluvium. Celui-ci utilise une grande dalle calcaire inclinée à l'ouest et limitée par un talus rocheux. L'alimentation en eaux de la citerne se fait par un décanteur (qui limite l'entrée de la terre et des feuilles dans l'aiguier), ainsi que par deux rigoles sinueuses. Un abreuvoir situé à droite de l'entrée permettait de faire boire le bétail, qui pouvait être attaché à la borie par plusieurs pierres formant anneau. Nous en profiterons pour manger, sous les coucous incessants. L'oiseau viendra à proximité mais trop farouche (ou moi pas assez rapide) pour le prendre en photo. Tout autour du blanc calcaire de l'aiguier, une herbe grasse avec de nombreuses fleurs. Nous continuons, toujours vers le sud, en direction de Saint Saturnin d'Apt. Sur notre gauche, un sentier indique chemin des Aiguiers, que nous ignorons, ce sera notre chemin de retour. 800 mètres après ce panneau, le GR9 part à gauche, en direction de Travignon. Le GR est sous un bois de chêne, ombragé et très agréable. Il monte en pente douce pendant 1 km. Sur la droite, nous apercevons les ruines d'un aiguier. Nous arrivons aux ruines du village de Travignon. Nous quittons le GR au village. C'est un village abandonné envahi par la végétation. Il a été habité jusqu'un 1914 par une trentaine d'habitants. En flânant dans les ruelles, vous aurez un brin de nostalgie devant un escalier en pierre, ou encore un four voûté. Au dessus se trouvent les aiguiers permettant d'une part d'alimenter les habitants en eau mais aussi de faire boire les troupeaux. C'est un ensemble d'aiguiers qui alimentait les besoins du village. On remarque deux aiguiers ouverts (d'accès facile pour l'abreuvement du bétail) et deux aiguiers couverts par une voûte en berceau clavé, qui protège une citerne rectangulaire. Les deux aiguiers situés à l'ouest alimentent par une longue rigole le troisième aiguier dont l'impluvium calcaire est très fissuré. Au nord des aiguiers, nous prenons le chemin du retour, toujours en sous bois. La végétation change souvent alternant arbustes, chênes, conifères, clairières. Nous retrouvons le GR9 qui nous ramène à l'aiguier de Gayéoux. Nous prenons à gauche direction Savouillon pour nous retrouver dans les champs de lavande. Nous continuons et nous retrouvons la route. En prenant à droite, nous revenons au point de départ. |