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Il y a des jours où l'on se demande ce que l'on fait là ! C'est ce que je me disais lorsque vers les 15 heures, sur le plateau du Gardon, nous cherchions de l'oxygène pour respirer. Et pourtant, cette journée s'annonçait agréable ! La vallée du Gardon recèle dans ses falaises de nombreuses grottes qui ont servi d'abris durant la préhistoire. Les Celtes, les Grecs, les Romains, tous furent attirés pour cette vallée ainsi que des moines à l'origine d'un monastère (ermitage de Collias, au sud du village) dont le père spirituel, Vérédème, laissa son nom à une chapelle (visite inclue dans la balade). Il faut laisser le véhicule au village de Collias. En matinée, pas de problème pour se garer. La chose devient plus difficile l'après midi, surtout le week-end. L'itinéraire commence depuis l'aire de départ des kayaks sur la rive gauche de la rivière. Le sentier est le plus souvent sur les rochers. Une partie (trop petite à notre goût) se déroule en sous-bois. Les oiseaux s'en donnent à coeur joie. Parfois le sable remplace la roche. Puis, les gorges se resserrent un peu. Un câble métallique vous permettra de franchir un passage délicat, à moins que vous ne souhaitiez un petit bain (quoique, vu la température extérieure, cela ne nous aurait pas fait de mal). Puis, alors que la chaleur devient de plus en plus insupportable sur ces rochers bouillants, apparaissent enfin les ruines du moulin de la Baume avec les restes d'un barrage en pierres. En face, une route sinueuse arpente la colline. C'est sur cette chaussée que fut tournée une scène du salaire de la peur. Il est temps de faire une halte. Les coins à l'ombre sont rares et c'est un rocher en surplomb qui nous servira de parasol. La tentation de sauter à l'eau est forte mais point de maillot ! Pendant la pause, les enfants toujours à la recherche de grenouilles sont tombés sur un spectacle naturel peu engageant : une couleuvre essayant d'avaler une grenouille ! Spectacle navrant, mais c'est la nature. Ensuite, nous devons regagner le plateau, 150 mètres au-dessus. La pente est rude, mais le sentier vaut le détour. D'abord, les escaliers vous offrent une belle vue sur les gorges. Puis, on arrive à la chapelle St-Vérédème. Rien d'extraordinaire, mais toujours amusant de découvrir dans un lieu désert (enfin maintenant) un édifice religieux. Puis en continuant le sentier, un tunnel à traverser pour se retrouver de l'autre côté de la montagne. Attention, lampe de poche obligatoire pour trouver la sortie car c'est le noir absolu. Une fois retrouvée la lumière, le calvaire commence. Pas un brin d'air, pas une once d'ombre et le sommet pas encore atteint. Le panorama ne compense pas la difficulté de la balade et les regrets commencent à se faire. Parvenus au plateau, un répit nous est offert avec des arbustes suffisamment hauts pour nous procurer un peu de fraîcheur ; de courte durée car rapidement, le GR6 reprend vers l'est, entre des haies d'arbousiers mais toujours sous ce soleil de plomb. La fournaise est à son comble et les poumons sont en feu et les 4 litres d'eau qui arrivent à expiration ! Le plus délicat est maintenant de ne pas se tromper d'itinéraire. Le sentier retour n'est pas balisé et nous devons de nouveau traverser une grotte pour venir sur un belvédère sur les gorges. Hélas, nous ne trouverons pas le chemin. Celui que nous empruntons nous fait descendre rapidement vers le gardon. C'est avec vivacité que nous accomplirons la descente pour plonger nos pieds et nos têtes dans l'eau rafraîchissante. La déception est grande puisque le spectacle que nous visions n'aura pas eu lieu. Le retour au véhicule se fait péniblement. Les derniers hectomètres durent des kilomètres avec toujours ce sacré soleil !!! |