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Dans les calanques de Marseille, il y a calanques mais il y a aussi Marseille. Belle ville si on prend le temps de flâner le long de la côte (vieux port, Prado, etc...) mais moins agréable lorsque l'on arrive par les grandes artères. Bref, vous l'aurez compris, le moment le plus désagréable c'est la traversée de la grande ville pour parvenir à la faculté de Luminy. Il y a un moyen d'éviter cela, c'est d'arriver par le Col de la Gineste, depuis Cassis, mais tout dépend de votre point de départ. La calanque de Sugiton est un endroit très prisé. Aussi, en ce samedi matin, vers les 11h30, les lieux sont passablement encombrés et il est bien inutile de chercher à s'avancer. La première place sera la bonne et puis, nous sommes ici pour marcher. Nous voici donc partis pour la calanque de Sugiton ! Pour le chemin, on ne peut pas se tromper. Il suffit de suivre la foule et si vous avez peur de vous égarer les nombreux panneaux d'information sur la végétation et l'historique du lieu vous guideront. La balade débute sous des pins d'Alep et des chênes verts. Nos pas nous conduisent au col de Sugiton (215 m). La végétation change. La garrigue domine et seuls quelques arbres dispensent une ombre salvatrice pour les périodes de chaleur. Sur la droite, le chemin conduit vers une table d'orientation mais il faut revenir sur ses pas ensuite. Sur la gauche, le sentier pour la calanque ; celui que nous empruntons. Plus loin nous parvenons à une intersection ; vers la droite c'est l'accès direct sur "l'autoroute" vers la calanque. Nous continuerons vers la gauche ; le sentier s'élève encore un peu mais 700 mètres plus loin, un ancien GR (les peintures sont encore apparentes) offre un parcours plus distrayant et surtout plus calme. La vue se fait magnifique, avec le "torpilleur" (petit îlot dont la forme rappelle celle du navire de guerre) en point de mire. Un peu plus bas, nous arrivons sur un terre plein bétonné. Il domine la calanque. Nous continuons pour arriver sur un petit belvédère. En contre bas, des naturistes abandonnent leurs corps dénudés aux rayons du soleil sous les regards des badauds amusés. C'est que l'endroit est agréable à fréquenter. Les pierres plates sont accueillantes et la falaise proche protège du mistral. Il ne nous reste plus qu'à descendre de quelques mètres pour parvenir à la calanque du Sugiton. Elle est composée de deux criques. La plus éloignée est plus propice à la baignade. Des escaliers permettent un accès facile. Nous nous y reposerons une petite heure, le temps de faire goûter aux orteils l'eau salée de la méditerranée. Nous ne pouvons pas trop nous attarder puisque le programme de la journée prévoit un passage dans la calanque voisine, celle de Morgiou. Le parcours s'avère plus sportif et quelques passages sont délicats. Cela commence d'emblée avec une échelle à escalader pour franchir le ressaut rocheux. Une chaîne vous aidera à finir cette petite escalade. C'est un beau balcon qui se présente à nous. Le cap de Morgiou est imposant. Sous lui, à 37 m sous le niveau de la mer, se trouve la grotte Cosquer ornée de peintures du paléolithique. Le sentier est balisé en jaune et on ne peut pas se perdre. Mais, on arrive ensuite à la difficulté de la journée. Nous devons desescalader sur environ 3 mètres. La roche est lisse et glissante ; pas de corde pour se maintenir, peu d'appuie, surtout pour les petits membres. Attention aussi à la fréquentation. Il faudra peut-être faire preuve de patience. Cela vous donnera l'opportunité d'observer l'herbe à Gouffé qui ne pousse qu'ici, dans les rocailles entre Toulon et Marseille. Le temps de reprendre un peu confiance et nous voilà repartis vers la calanque et le port. La vue est magnifique et on se prend à rêver d'être le propriétaire d'un des cabanons qui composent le port de Morgiou. Pour la petite histoire, le port de Morgiou connut du XV° au XIX° siècle une activité dense avec la pêche au thon. Le roi venait lui-même prélever ici quelques pièces. Le temps nous manque (les forces aussi) pour aller dans le port. Nous prendrons sur notre droite le sentier en pointillé jaune pour rejoindre le col des Escampons. Il faudra encore escalader mais la présence d'une chaîne rendra l'opération assez facile et même amusante pour les enfants. Ensuite, nous retrouvons le sentier du matin qui nous ramènera, parmi la foule, vers la voiture. Il ne nous reste plus qu'à rentrer à Cavaillon, mais cette fois, nous ferons un détour par Aubagne, histoire d'éviter la "grande traversée". Attention : il faut absolument prévoir une grande quantité d'eau surtout si vous y allez en mai/juin. En ce qui concerne l'été, l'accès aux calanques est réglementé voire interdit selon le temps. Renseignez-vous à l'office de tourisme avant de vous aventurer inutilement. |