|
Balade réalisée en juillet 2009, dans la vallée de la Tarentaise, à proximité de Bourg Saint Maurice et Sainte Foy Tarentaise
Le plus souvent les éléments se conjuguent pour faire d'une journée, une journée inoubliable, mais dans quel sens ? Et bien ce jour, c'est une journée dont nous nous souviendrons, non pas pour la beauté des lieux, mais la difficulté et surtout par la météo. Plan de coupe du trajet aller Le lac du retour est accessible depuis 3 points de départ :
Pour les deux premiers, les sentiers se rejoignent. On accède au lac en passant par la face Ouest et par le passage du retour. Par la Savonne, sur un itinéraire proposé par un guide, on y accède par le col du retour, sur un sentier non identifié sur la carte IGN. C'est la première option que nous avions choisie.
La malchance - Acte I
Les différents guides touristiques que nous avions consultés, les différents sites visités, proposaient d'aller au lac du retour en laissant le véhicule au lieu dit Putétruit. L'accès se fait par la station de la Rosière, entre Bourg Saint Maurice et le col du Petit Saint Bernard, itinéraire emprunté la veille par les coureurs du tour de France. Au sud de la station, dans un rond point, nous prenons la direction des Eucherts puis nous continuons en direction de Putétruit. Et, à hauteur de la base sportive, une barrière nous contraint à stopper, rallongeant la balade de 30 minutes et de 80 mètres de dénivelé. Cela n'est pas bien grave mais pour la suite, cela à son importance.
La malchance - Acte II
Nous voici en route pour le lac. Nous empruntons au début une piste forestière, sans grand intérêt pour descendre vers les chalets de Putétruit. Puis, la descente continue pour passer sur le ruisseau, 126 m de dénivelé négatif. Pendant ce temps, en observant la montagne, nous nous posions la question de savoir où était le passage, tant l'ensemble paraissait abrupt. Nous commençons à monter, sur une pente raide à travers des arbustes qui doit nous conduire 230 mètres plus haut, au Plan Pigeux. Entre temps, les nuages se sont fait plus nombreux et menaçant. En face de nous, le mont Pourri est entouré de nuages noirs. De menaçant, les nuages sont passés à attaquant et quelques gouttes arrivent nous contraignant à stopper pendant une dizaine de minutes.
La malchance - Acte III
Nous repartons à l'assaut de notre lac à travers un alpage dont le sentier plat est appréciable. Nous dominons la vallée, La Rosière et le Châtelard, nous offrons une jolie vue sur fond de toile sombre. Nous parvenons à un carrefour de sentier juste avant Plan Pigeux. Puis de nouveau quelques gouttes qui deviennent rapidement une grosse averse. Il nous faut encore 5 minutes pour nous équiper et protéger nos affaires de cette pluie qui mouille. Et nous reprenons notre balade qui rapidement va devenir une ascension puisque nous devons franchir 470 mètres de dénivelé sur une distance de 1000 mètres soit une pente de 47%. La montée est rendue difficile par la pluie qui, bien que non violente, humidifie le sol et rend glissant chaque pierre. Tout en escaladant, je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec les coureurs cyclistes et la montée de l'Alpes d'Huez où les coureurs regardent le sommet avec l'impression de ne jamais s'en approcher. C'est cette sensation que j'ai eu aujourd'hui. La montée a été plus éprouvante que pour se rendre au lac Isabe qui pourtant avait un dénivelé de 1000 mètres. Finalement nous voici en haut, au passage du retour, prêts à prendre la direction du lac du retour, sur un long plat dont nous n'avons plus l'habitude. La malchance - Acte IV
Le ciel au dessus de nos têtes est voilé mais un peu plus au sud, des nuages noirs semblent se diriger vers nous. Nous devrions (remarquez l'usage du conditionnel) avoir le temps de nous rendre au lac et d'en profiter un peu. Sur notre droite, le majestueux Mont Pourri avec ses glaciers étincelants sous le noirceur des nuages. Un peu plus loin, sur la droite du chemin qui conduit au col du retour, le lac se présente sous des aspects austères. La noirceur se reflète dans les eaux et les nuages que nous pensions loin sont déjà sur nous. Eclair, tonnerre, le vent se lève en tempête et les nuages s'éventrent pour déverser sur nous des grêlons. Quelqu'un à laisser ouvert la porte du réfrigérateur. La température doit avoisiner les 0°. Les mains sont rougies par le froid et le vent violent accentue cette impression de froid. Faut-il préciser que nous avons rapidement pris le chemin du retour en ayant juste eu le temps de faire quelques photos mais sans avoir eu le temps de se restaurer et de reprendre des forces. Nous retrouvons la montée qui maintenant se transforme en descente périlleuse. Heureusement que la pluie n'a pas été forte et le retour s'avèrera moins dangereux que ce que je craignais mais réellement pénible car nous n'avons pas eu le temps de nous reposer.
La malchance - Acte V
Nous avons descendu le mur ; nous voici revenu à Plan Pigeux, sans la pluie. Nous en profitons pour manger (il est 14 H) après 3h30 de marche. Et voilà que 15 minutes après, la pluie nous oblige à plier bagage rapidement. Nous nous abriterons pour terminer le repas dans une bergerie abandonnée mais dont le toit a résisté. Puis, lorsque l'averse passagère sera terminée, nous reprendrons notre périple pour revenir à notre véhicule, bien fatigués mais surtout frustrés d'avoir accompli tout cela pour ne pouvoir prendre que des clichés volés du lac. Cela eu pu être pire et nous aurions pu avoir aussi la tempête de grêle en montant ce qui nous aurait contraint à faire demi tour, mais nous aurions pu aussi avoir 15 minutes devant nous pour profiter un peu du lac. Ainsi va la vie du randonneur, tantôt des jours heureux (plus nombreux) et des jours moins souriants (moins nombreux, mais marquant). Au premier abord, je ne vous conseillerai pas la balade tant elle est difficile, mais tout de même au-delà de "l'exploit" de monter à ce lac, reste la vue magnifique que l'on doit avoir par beau temps. Probablement que nous essayerons d'y retourner mais cette fois en partant de la Savonne. |