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Le propriétaire du chalet, ancien guide, nous a conseillé quelques belles balades. Celle d'aujourd'hui en fait partie. Brève, mais sportive car le dénivelé est de 600 m et sur une pente sèche. C'est donc 2 heures de montée qui se présentent à nous pour parvenir au pied du glacier. La Vanoise et l'ensemble des alpes ont été façonnés par les glaciers. En Haute-Tarentaise, ils sont encore présents dans le massif du Mont Pourri. Cependant, comme vous avez du en entendre parlé, chaque année, les glaciers reculent et ceux-ci ne dérogent pas à la règle, laissant la place tantôt à la végétation, tantôt à une roche lissée par des années de raclement. Durant l'ère quaternaire, les glaciers de la Tarentaise formaient un seul glacier : le grand glacier l'Isère et il allait au delà de Grenoble. En diminuant, ce grand glacier a laissé place à des vallées suspendues, des vallées en auge, des verrous polis, des grands cols rabotés, des lacs mais aussi des roches moutonnés et des dépôts morainiques. L'âge continuant son travail, le glacier du versant nord du Mont Pourri s'est morcelé en 5 langues :
Le départ de notre balade se fait depuis le hameau de la Gurraz que l'on gagne en empruntant la route que va de Bourg Saint Maurice à Val d'Isère. Après être passés sur le pont au dessus de l'Isère, la route monte sèchement vers le hameau. Parvenus à l'entrée de celui-ci, traversez le pour gagner le parking du départ de la balade. Attention, la ruelle qui traverse le village est étroite et si votre véhicule est un peu gros, il est préférable de s'abstenir et de vous garer alors au début du village. Au parking, le sentier est bien indiqué. Il faut prendre la direction du refuge de la Martin qui est annoncé pour 2 heures mais vous devriez y être plus rapidement. Durant la marche, ce qui nous a frappé, hormis la beauté des paysages, comme les vues sur le glacier de la Grande Sassière ou sur le barrage du Chevril, c'est la présence innombrable des fleurs. Il n'y a que dans les moraines des glaciers que le minéral reprend le dessus. Après 400 m, sur votre droite, le ruisseau du Mont Pourri (1610 m), alimenté par les deux glaciers de la Gurraz. 200 mètres plus loin, sur une pente raide, vous trouvez quelques arbres qui forment le bois du dessus. De lacets en lacets, vous sortez du bois (1905 m). Par un balcon reposant, vous gagnez la passerelle des balmettes (1985 m) qui vous fait traverser le tumultueux torrent de la Savinaz. Pour grimper sur la passerelle, un cordage vous permet de vous maintenir. Le paysage est magnifique ; les glaciers de la Sassière et du Fond se montrent complètement ; le lac du Chevril et son barrage somptueux mais le dessin du barrage devient invisible ; au nord, une haute montagne que nous n'avons pas pu identifier, au sud, près de Val d'Isère, le rocher de Bellevarde (2827 m) dont on aperçoit le téléphérique ; seul notre objectif, les glaciers, sont encore masqués. Puis, après un dernier virage, le refuge de la Marin se présente (2154 m). C'est en 1932 qu'on était construit les deux bâtiments actuels, par les habitants de la Gurraz et de la Savinaz :
Les matériaux nécessaires à la construction ont été, autant que possible, extrait sur place. Les pierres furent descendues sur des lises à trimbaloir (luges à brancard équipées de frein) des moraines du glacier de La Martin. Le bois était prélevé dans la forêt de la Savinaz. Le reste était amené à dos de mulet depuis la Gurraz. C'est en 1972 que le parc de la Vanoise rachète le chalet pour le transformer en refuge. Le vent fort nous contraint à continuer sans s'arrêter. Nous avons tout de même le temps de voir le petit glacier de l'Inverneau et le Grand Parei (3365 m). Après 400 m, c'est un mur qui se présente pour nous faire monter à 2233 m. De là, nous choisissons un coin à l'abri des rafales pour pique niquer tranquillement et pour profiter des deux glaciers et du Dôme de la Sache (3601 m). Attention, si vous avez des enfants, qu'ils ne s'approchent pas trop du ruisseau du glacier ! Le chemin du retour se fait par le même itinéraire. J'en profite pour prendre des fleurs en photo et les filles pour manger quelques fraises des bois ! |