Coupe du trajet aller

Pour cette balade, il y a deux parties : la partie voiture et la partie randonnée. Et la première partie est la plus désagréable. En effet, pour débuter la balade, il faut se rendre au parking du Fort de la Platte. Pour cela, il faut aller à Bourg Saint Maurice et emprunter la route qui monte vers le Cormet de Roselend (ou bien l'inverse, descendre du Cormet pour aller vers Bourg Saint Maurice). Au Châtelard, prendre une petite route qui s'élève vers les Echines (à gauche en venant de Bourg Saint Maurice). Nous continuons sur cette route, nous passons par les Echines-dessous, puis les Echines-dessus. La direction du Fort de la Platte ou de Fort 2000 est bien indiquée à chaque carrefour, nous ne pouvons pas nous tromper.

Voilà que le goudron laisse la place à la terre ! C'est maintenant que la partie désagréable commence avec cette piste poussiéreuse et caillouteuse nécessitant une attention particulière du conducteur pour éviter les pierres mal placées. Les croisements avec d'autres véhicules sont aussi problématiques, mais heureusement, nous n'en eûmes qu'un seul. La piste continue ainsi pendant environ 8 km, avec un petit répit, sur les pentes les plus fortes, avec du macadam sur une courte distance. Nous ne nous laissons pas abuser par le premier parking que nous rencontrons, trop loin de notre point de visite. D'ailleurs un écriteau précise qu'un autre parking est disponible à 6.5 km.

Parvenus au fort de la Platte, nous nous garons sur le parking bien indiqué, mais 80 mètres en dessous du Fort. Si vous le voulez, et si vous arrivez assez tôt, vous pouvez monter en direction du fort. Il y a 5 ou 6 places disponibles. Ce fort ressemble beaucoup au fort de Ronce, que nous avions vu lors de notre balade autour du lac du Mont Cenis. Après l'annexion de la Savoie, la frontière passait proche de Bourg Saint Maurice. Les relations avec l'Italie étaient tendues et la France fit construire le fort de la Platte mais aussi le fort de Truc. Ils devaient protéger la vallée des intrusions depuis le col du Petit Saint Bernard.

La balade débute là. Le dernier lac, le lac noir est annoncé pour 2h45 et le premier lac pour 2h. Nous commençons notre marche. Le fort est surveillé non plus par des gardes armés mais par des animaux de la ferme (chevaux, chèvres) et à l'intérieur des poules, des lapins et des cochons. Quelques mètres plus loin, une table d'orientation par visée permet d'identifier les sommets alentours, enfin la lecture est difficile car les lettres commencent à s'effacer. La direction des 5 lacs est présente régulièrement afin de ne pas se tromper parmi les chemins agricoles. C'est sur l'un deux que se déroulent la randonnée. La pente est sévère et la chaleur déjà bien présente. Peu d'animaux sauvages ! Pas de marmottes gambadant dans les prés ! C'est un grand silence qui nous accompagne. Le grand Praz passé, le chemin oblique vers la droite en direction du col de la Forclaz. Nous apercevons une grande flaque d'eau annonciatrice du col (2350 m).

Celui-ci domine une vallée verdoyante dans laquelle serpente un ruisseau. Nous descendons dans cette vallée pour remonter ensuite en direction du premier lac, le lac d'Esola (2315 m). Nous ne descendrons pas au bord du lac car le sentier pour aller au lac suivant continue. Nous stopperons néanmoins sur les pentes pour se restaurer et se reposer.

Nous reprenons notre périple en direction du lac du Riondet (2470 m), assez insignifiant par rapport aux autres et notamment au lac Cornu, juste après (2457 m). Celui-ci est plus majestueux. Le sentier le contourne par la rive droite et nous conduit au lac Verdet dont un groupe de linaigrette apporte une touche esthétique.

C'est une dernière montée qui se présente à nous pour accéder au plus grand des lacs de Forclaz, le lac noir (2532 m). Tout en montant, derrière nous, la vue sur les autres lacs s'ouvre et nous pouvons photographier le lac Riondet et le lac Cornu. Le lac noir se love sous une grande paroi rocheuse. Pour le prendre en photo, il faut prendre du recul et de la hauteur. Aussi, je monterai en direction du sommet de la torche, dénivelé de 150 mètres, pour pouvoir avoir une vue sur l'ensemble des 5 lacs et cerise sur le gâteau, une vue sur le massif du mont blanc. Les efforts ont été récompensés car les photos sont belles (voir diaporama). Les clichés pris, je redescends au lac noir pour rejoindre le reste du clan pour un retour vers le parking par le même itinéraire.

Sur le chemin du retour, la position du soleil change certaines couleurs et apporte une douceur en suppléant le bleu du matin frais. Nous ferons une halte au fort de la Platte pour acheter du fromage maison. Nous avons droit à une dégustation des 4 fromages. Les lieux servent aussi de buvette à la ferme puisque dans la cour gambadent poules, chèvres et cochons (aux nombres de 3). Des clapiers hébergent des lapins. De quoi donner un petit aperçu aux enfants citadins des animaux de la ferme.

Après nos emplettes, nous pouvons revenir à la voiture. Pour le chauffeur, ce n'est pas encore fini, car il reste encore le retour sur ce chemin pastoral ce qui n'est pas une sinécure avec un véhicule de tourisme.

Les Cinq Lacs constituent des écosystèmes complexes et fragiles, classés en plusieurs catégories. Le lac Esola (lac étoilé) est un lac de pelouse. Les lacs Riondet, Cornu et Verdet connaissent des conditions climatiques plus rudes et un environnement plus minéral. Le lac noir plus élevé et le plus profond (12 m) est dans la catégorie des lacs froids. La température de l'eau n'excède pas 9°. Il est couvert de neige 8 mois de l'année.

Ces lacs possèdent une vie discrète et complexe : algues, planctons, mollusques, crustacés et des insectes totalement aquatiques ou ceux qui, de larves à nymphes, quitteront l'eau au stage adulte. En bout de la chaîne alimentaire se situent les poissons introduits (truites arc en ciel, ombles chevaliers, ombles de fontaines, vairons). Leur croissance est limitée par les difficiles conditions de vie hivernale.