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L'itinéraire aller
C'est une longue journée qui s'annonce. Beaucoup de kilomètres à avaler, un dénivelé qui ne s'annonçait pourtant pas important, mais à la sortie, c'est 1000 mètres que nous aurons dans les mollets. C'est une journée qui, tel le tour de France, verra l'éclatement de notre peloton. La longueur et le froid seront les facteurs déclenchant de cette séparation. Pourtant, c'est tout heureux que nous découvrons le parking du Pont de l'Oulietta (2478 m) sur la route du col de l'Iseran. Le temps est magnifique et le paysage s'annonce des plus somptueux. La balade commence par une montée assez sèche (200 m), beaucoup plus que ce que je pensais. Le sentier balcon, ce n'est pas encore ! Derrière nous, la route continue à sinuer vers les 2770 m du col de l'Iseran. A nos pieds, la haute Maurienne se dévoile et sur la gauche, les glaciers ! La grimpette stoppe ! C'est le bon moment pour rassembler la troupe, se désaltérer et emprunter le balcon avec vue sur les glaciers, le Vallonet, l'Albaron, les Évettes, le Grand Méant, le Mulinet, les Sources de l'Arc. Le chemin est désormais bien plat et chemine dans les alpages. Les marmottes sont là et un marmotton peu farouche fera la joie de bon nombre de marcheurs en jouant la star devant son terrier. Le panorama qui va nous accompagner toute la matinée est vraiment somptueux. Si proche et pourtant si loin, les glaciers trônent sur les vallées. Nous pouvons voir la cuvette des Évettes avec un reflet bleu qui nous fait penser au lac, à moins que ce ne soit que le torrent qui s'en écoule. Nous apprécions aussi la profondeur des gorges de la Réculaz et surtout nous distinguons nettement la moraine empruntée lors de notre sortie aux glaciers des sources de l'Arc. Elle fait bien petite au pied de son glacier ! Entre temps, après 1h15 de marche, nous sommes passés au Plan des Eaux (2695 m). Un grand plateau inondé avec un petit lac qui se traverse sans difficulté par un guet en pierre. L'étendue est grande et bien verte. Le chemin continue en direction du lac du Pys. Il est légèrement vallonné mais c'est surtout le soir que l'on s'en rendra compte, lorsque les jambes commencent à se faire lourdes. Puis le chemin s'élève de nouveau assez sèchement avant de redescendre vers le lac du Pys. 1h15 s'est écoulée de nouveau. Il est 12h30. C'est ici que le groupe se partagera. Le temps est froid et les nuages absents le matin commencent à coloniser le ciel. La petite bise est là aussi pour indiquer qu'il ne faut pas compter s'installer à demeure auprès de ce joli lac qui perd de ses atouts. Nous partons à 6 vers le refuge du Carro et les lacs qui l'accompagnent. Il nous faudra encore une bonne heure pour y parvenir. Le chemin est aussi vallonné mais le refuge se fait de plus en plus grand et plus présent. Nous passons au carrefour avec le sentier qui descend vers l'Écot et vers le sentier des sources de l'Arc. 14h00 ! Nous voici enfin arrivés au refuge. Il nous aura fallu 3h45 de marche ! Nous nous installons sur la terrasse du refuge pour boire une bière mais surtout pour manger ! Le temps est froid ! Après le repas, nous allons voir les lacs avant de reprendre le chemin du retour qui emprunte le même itinéraire que l'aller. Les deux lacs sont côte à côte séparés par un Talus. Le lac noir, plus profond et plus encastré affiche, comme son nom l'indique, une eau sombre, teinte accentuée par la présence des nuages ; le lac blanc, lui, présente une eau émeraude plus attractive. Le refuge est très fréquenté car non loin de là se trouve le col des Pariotes qui débouche sur les sources supérieures de l'Arc. Le côté nord est bien hermétique, sous la défense de hauts sommets tous au dessus de 3000 avec la Grande Aiguille Rouge à 3482 m. Tandis que mes beaux frères et leurs deux garçons partent en grandes enjambées vers le parking, mon épouse et moi rentrons tranquillement, à pas de sénateurs (ou presque). Le soleil diminue et donne une teinte rosée aux glaciers sur notre gauche, tandis que sur la droite, c'est la noirceur des nuages qui ne nous inspire pas. Nous revoici au lac du Pys ! Nous en profitons pour faire les photos que nous n'avions pas faites le matin, pressés que nous étions de parvenir au but de la balade. Sur le chemin du retour, les marmottes s'en donnent à cœur joie à tel point que le spectacle en deviendrait presque lassant. Au plan des Eaux, l'une d'elle, fort téméraire erre dans la flaque d'eau. Plus loin, un spectacle moins agréable : deux carcasses, quasiment dévorées et récurées, posées sur le sentier. Leur absence du matin nous laisse penser qu'elles ont été déposées intentionnellement par un berger, peut être dans le but d'informer les randonneurs sur la difficulté de leur métier face à l'émergence des loups dans les alpes, ou face aux meutes de chiens sauvages. C'est maintenant la pluie qui entre en scène. Peu violente, mais mouillée tout de même, il faut sortir les vêtements de pluie. Et enfin comme une délivrance, le parking, désert ! Il est 18h15, nous aurons marché en tout 7h30 heures ! Dure mais splendide journée ! |